Thierry Kazazian

Thierry Kazazian est comédien depuis 1986. Après plusieurs années de formation avec Philippe Duclos et Daniel Mesguich, il joue dans de nombreux spectacles à Paris et en province, tourne dans quelques films, enseigne l’art dramatique puis concentre ses activités dans le milieu du doublage et de la voix-off.
Chrétien depuis 1992, il a à cœur de diffuser le message biblique par le biais de son métier, en participant à des émissions de radio et de télévision (Fréquence protestante, Présence protestante) et en animant des stages (École Baptiste de Communication, Arts et Multimédia, Fédération baptiste).
Il se sent appelé, depuis de nombreuses années, à lire en public des livres entiers de la Bible…

Membre de notre église baptiste de Sartrouville depuis 2008, Thierry Kazazian m’a très vite fait part de sa passion de lire des livres de La Bible en « live » pour un public curieux d’écouter les textes… Il a même un rêve fou… que la Parole de Dieu soit ainsi «proclamée» nuit et jour en tout lieu (église, salle de spectacle…). A plusieurs reprises et pour des événements divers, nous avons organisé en soirée ou en après-midi ces lectures bibliques vivantes qui ont des vertus incroyables en plus de la méditation, de l’apaisement et du ressourcement: elles parlent à notre cœur d’une nouvelle façon car elles déclenchent des sortes de films intérieurs. Elles parlent aussi à notre esprit en lançant des échos et des résonances d’où surgissent des révélations nourrissantes. À organiser sans modération!!!
Marie-Laure Fenet, pasteur de l’Eglise baptiste de Sartrouville


Le film de la vie de Thierry Kazazian

par Nathalie Guillet, juin 2012

C’est peut-être grâce à son talent de comédien qu’on ne se lasse pas d’écouter Thierry Kazazian. Pourtant, c’est de façon très naturelle, avec des hésitations, des retours en arrière, qu’il déroule le fil de sa vie et qu’il explique comment Dieu s’est frayé un chemin jusqu’à lui.

Voici une rencontre improbable entre le Christ et quelqu’un qui, pour reprendre ses termes, « menait à 20 ans une vie de saltimbanque », une vie décousue, bref une « vie d’artiste » comme on la décrit parfois de façon caricaturée.
Musicien et chanteur à l’adolescence, -aujourd’hui comédien, Thierry est né
dans une famille vouée à l’art: un père chanteur, un oncle acteur et producteur de cinéma, un autre peintre. Mais son enfance sera triste. Sa mère s’en va alors qu’il a 11 ans. Il reste seul avec un père âgé.

Les lignes de la main, le tarot, l’astrologie…

Brillant élève jusqu’à l’adolescence, Thierry s’intéresse ensuite rapidement
au rock, devient punk, joue dans des concerts et participe à des émissions
de radio. Après le bac, il s’inscrit dans une école de cinéma pendant un an, puis prend des cours aux Ateliers du Théâtre Gérard Philipe, dirigé alors par Daniel Mesguich. Très vite, il fait des tournées théâtrales en France et tourne plusieurs films pour la télévision. Le jeune homme est heureux : à travers la musique puis le théâtre, en travaillant toujours en groupe, il a trouvé une vraie famille, celle qui lui a tant manqué petit. Il enchaîne
aussi les rencontres amoureuses.
« Dans ce domaine, je menais une vie vraiment dissolue, reconnaît Thierry. Amoureux fou pendant 8 jours avant de passer à quelqu’un d’autre … » Mais un jour, une liaison un peu plus longue s’arrête brutalement et laisse Thierry désemparé. « J’ai commencé à me poser des questions sur le sens de la vie. La famille de mon père était d’origine arménienne et orthodoxe. J’avais été élevé dans une certaine idée de Dieu, celui de l’Ancien Testament mais caricaturé : un Dieu qui juge, qui surveille notre moralité et qui n’est là que pour punir. Une foi très superstitieuse aussi où il fallait se protéger du « mauvais oeil » . Petit, Thierry n’avait jamais entendu parler de Jésus. Les réponses à ses questions, il va donc les chercher un peu partout, dans les lignes de la main, le tarot, l’astrologie, les différentes religions.

Une conversion progressive

C’est à cette époque qu’il rencontre celle qui va devenir son épouse. Athée au départ, elle venait de se convertir au catholicisme grâce à un couple d’amis. Ils l’avaient aidée à s’enfuir avec son bébé pour fuir une vie de cauchemar avec un compagnon violent. « C’était un couple extraordinaire, se souvient Thierry. Simples, chaleureux, très impliqués dans la prière et la relation d’aide. Ils vivaient à la campagne et toute leur vie avait un parfum d’authenticité qui me touchait ·infiniment, moi, parisien menant une vie effrénée et ne mangeant pratiquement ‘ que dans les fast-food ». Grâce à leur influence, il suit le catéchisme à Saint-Germain-des-Prés et participe à une retraite spirituelle chez les Jésuites. « Tout allait bien jusqu’au jour où nos amis nous ont expliqué pourquoi ils étaient devenus évangéliques. Tous les dogmes de l’Église catholique, qui m’apportaient jusqu’alors un
cadre rassurant, se sont effondrés. Il ne restait plus que la Bible et il s’agissait maintenant de la confronter avec tout ce qui m’avait été
enseigné. Progressivement, la vérité m’est apparue comme une évidence ». Thierry écrit une longue lettre à son curé, lui demandant des  éclaircissements sur Marie, le pape, les saints, le clergé, sa hiérarchie … « Je n’ai jamais reçu de réponse, et ce silence a fini de me convaincre. En  cherchant dans l’annuaire, nous avons trouvé l’adresse d’une église  évangélique à Paris, et nous y sommes allés » . Bien accueillis et touchés par l’amour fraternel qu’on leur témoigne, Thierry et sa fiancée songent alors à se marier. La réaction du pasteur leur fera l’effet d’une douche froide. Tout en approuvant leur démarche, il leur explique qu’ayant vécu ensemble avant le mariage, il lui est impossible d’assurer un culte de bénédiction. « Pour moi, c’était dur, mais je comprenais, se souvient Thierry. Pour elle, ce sera une terrible blessure ». Le fait que Thierry soit comédien pose aussi problème à certains dans cette communauté. Un souvenir douloureux
pour Thierry. « Un soir, on m’a demandé de venir expliquer comment je concevais d’être chrétien et comédien à la fois. Les critiques ne m’ont pas été épargnées … »

Les épreuves vécues avec Dieu

Les années qui suivent seront difficiles. Un déménagement à la campagne provoquera chez sa femme une dépression sévère et l’abandon progressif de la foi. Le couple revient à Paris et l’opportunité se présente pour Thierry de se spécialiser dans le doublage. Sans rien connaître des spécificités de cette activité, Thierry commence et rapidement, s’y plaît. Les contrats s’enchaînent mais il conserve le statut d’intermittent du spectacle.
« Ce métier, quand on est chrétien, c’est la vie par la foi ! Il y a des temps
morts, pas de contrat. Un jour, après plus de 2 mois sans activité, j’ai tout
remis à Dieu, mon métier, mes besoins financiers.. . J’avais une épouse et 2
enfants à nourrir. Dans le quart d’heure qui a suivi, le téléphone a sonné pour une proposition de travail. Cela s’est renouvelé plusieurs fois par la suite ». Mais les difficultés grandissent au sein du couple. La naissance d’une seconde petite fille en 2002 n’empêchera pas un divorce 5 années  plus tard. La nouvelle église que fréquente Thierry dans les Yvelines ainsi qu’une relation d’aide le soutiendront dans cette épreuve. Un peu plus tard, il rencontrera une jeune femme… « Je remets cela entre les mains de Dieu » déclare-t-il.

Au service de Dieu

L’envie de mettre ses talents au service de Dieu le travaille. « Les  radios chrétiennes auxquelles je proposais mes services m’accueillaient à bras ouverts, explique-t-il, mais sans rémunération à la clef ! » À cause de ce manque de moyens, Thierry est profondément réticent à l’amateurisme dans le domaine de l’évangélisation. «Tout le monde a accès aujourd’hui à des spectacles de qualité, alors vouloir présenter l’Évangile avec du scotch et du papier crépon me semble contreproductif.»
Un jour, alors qu’il prie, Thierry a une sorte de vision : « C’était
une église éclairée dans la nuit et placée en haut d’une colline. La parole
de Dieu sortait de là». Une idée jaillira de cette image : lire la Bible en public.
« C’est quelque chose que je sais faire, quelque chose de sobre, d’efficace, qui n’exige pas de lourds moyens » . C’est ainsi que plusieurs fois par an, dans des églises, il propose des lectures publiques de la Bible. « Mon rêve serait qu’à Paris, dans un lieu neutre, à la pause de midi par exemple, toute personne qui le désire puisse venir écouter la lecture de la Bible».